Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
J'ai mal à ma Terre
Archives
29 décembre 2009

2009, une des cinq années les plus chaudes

temp_2006En dépit de la ritournelle donnant le réchauffement de la planète pour stoppé net en 1998, l'année 2009 aura bien été une des cinq plus chaudes mesurées depuis la Révolution industrielle. Au total, depuis environ un siècle et demi que les températures sont régulièrement relevées et compilées, aucune décennie ne s'est révélée plus chaude que 2000-2009.

Sur ces dix ans, la température moyenne de la basse atmosphère s'est révélée supérieure de 0,4ºC à la moyenne enregistrée entre 1961 et 1990, selon l'office de la météorologie britannique (British Met Office). L'écart, pour la décennie 1990-1999, avait été de 0,23ºC seulement. Quant à 2010, le British Met Office prévoit qu'elle a toutes les chances de se hisser en tête du tableau.

Les données des stations météorologiques, des bouées et des navires océanographiques, ou encore des satellites, sont analysées indépendamment par plusieurs laboratoires qui établissent, chacun de leur côté, une température moyenne de la basse atmosphère terrestre. Le National Climatic Data Center (NCDC) américain a rendu publique, fin décembre, une estimation basée sur les onze premiers mois de l'année, plaçant 2009 en 5e position.

Au Royaume-Uni, le Met Office parvient à la même conclusion. De son côté, Gavin Schmidt, chercheur au Goddard Institute for Space Studies (GISS) de la NASA, place 2009 "dans les quatre années les plus chaudes" jamais mesurées.

Cette situation est, en partie, explicable par El Nino, de retour depuis juin 2009. Ce phénomène naturel de réchauffement des eaux de surface du Pacifique équatorial revient tous les trois à sept ans et contribue, en plus de l'accumulation des gaz à effet de serre, à faire grimper la température moyenne de la basse atmosphère.

Outre cet indicateur, un autre indice du réchauffement en cours est la mesure de l'étendue de la banquise arctique. Selon les modèles climatiques, c'est dans les hautes latitudes de l'hémisphère Nord que les effets du changement climatique sont les plus forts et les plus rapides. La banquise arctique voit sa superficie diminuer chaque été, pour parvenir à son minimum annuel au mois de septembre. Or, septembre 2009 a vu la troisième plus forte réduction de cette étendue de glace de mer depuis le début de la surveillance satellite de la zone, voilà une trentaine d'années. Le retrait le plus important a été relevé en 2007, suivi de 2008.

"Par contraste, note le NCDC dans son bilan de l'année, la surface de la glace de mer dans l'hémisphère Sud a été la deuxième plus grande en avril et août 2009, respectivement derrière 2008 et 2000." Cet apparent paradoxe est expliqué par certains climatologues comme le résultat d'un changement du régime des vents autour de l'Antarctique. Ce changement serait dû à la conjugaison de deux facteurs : raréfaction de l'ozone stratosphérique et augmentation des gaz à effet de serre.

Le bilan de l'année écoulée est d'autant plus notable que le Soleil est plongé, depuis 2008, dans un "minimum profond" d'activité. Il ne commence à lentement en sortir que depuis la mi-2009. Selon la NASA, il faut remonter à 1913 pour retrouver une période d'un calme solaire comparable.

L'énergie irradiée par notre étoile oscille selon un cycle de onze années environ. Le dernier minimum remonte à 1996 et la date du prochain maximum est encore débattue. Les experts de la National Oceanic and Atmospheric Administration se sont réunis au printemps pour trouver la prévision la plus consensuelle possible. Ils tablent sur un retour du maximum d'activité du Soleil en mai 2013. Cependant, la majorité des experts estime qu'entre son maximum et son minimum d'activité, le Soleil contribue environ dix fois moins que les gaz à effet de serre anthropogéniques aux variations climatiques.

Ainsi, le climat de la Terre ne devrait pas attendre le prochain retour de flamme du Soleil pour battre des records. Le Met Office fait le pari que l'année 2010 sera la plus chaude mesurée. Alors que "la température moyenne globale a été de 14ºC entre 1961 et 1990", explique l'institution britannique, celle de 2010 devrait se situer autour de 14,58ºC.

James Hansen, directeur du GISS, estime dans son analyse de l'année écoulée qu'"il y a une haute probabilité - supérieure à 50 % - que 2010 soit l'année la plus chaude" jamais mesurée. Cependant, ce record "n'est pas une certitude, surtout si le phénomène El Nino venait à décliner de façon inattendue au début de 2010", note le Met Office.

Stéphane Foucart

Source

Publicité
Commentaires
Publicité