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J'ai mal à ma Terre
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30 novembre 2006

Incinérateurs et Cancers, le doute n'est plus permis

Incinérateurs et cancers: un risque supplémentaire "significatif"

Par Anne CHAON

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PARIS (AFP) - Le risque de développer un cancer, du sein et du foie notamment, s'accroît avec l'exposition aux fumées d'incinérateurs d'ordures ménagères, selon une étude publiée jeudi à Paris.

Selon le degré d'exposition (médiane à forte), le risque constaté augmente de +4,8 à 6,9% pour le cancer du sein et de +6,8 à +9,7% pour les cancers du foie, ont indiqué les responsables de l'Institut national de veille sanitaire (INVS).

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Les incinérateurs brûlent des ordures diverses, notamment des matières plastiques et des métaux qui dégagent de nombreuses substances toxiques (particules, métaux lourds, dioxines, furanes et hydrocarbures aromatiques polycycliques) qui peuvent être inhalées, ingérées ou contaminer le sol puis les végétaux et les animaux.

"La question n'est pas la distance de la résidence par rapport à l'incinérateur mais l'exposition aux panaches de fumées" qu'il dégage, note Gilles Brücker, directeur général de l'INVS.

L'étude, décidée en 2002 dans le cadre du Plan Cancer en partenariat avec l'Université de Besançon, a porté sur quatre départements (Isère, Bas-Rhin, Haut-Rhin et Tarn) abritant 16 incinérateurs. 135.500 cas de cancers y ont été enregistrés pendant la décennie 1990.

Les cas concernés ont été exposés aux fumées des incinérateurs pendant les années 70 et 80, compte tenu du temps de latence d'environ dix ans entre l'exposition et l'apparition des cancers, explique Pascal Lempereur-Boissonnet, responsable scientifique des travaux pour l'INVS.

Il conclut à l'existence d'"un lien statistique significatif entre l'exposition aux panaches des incinérateurs pendant la décennie 80 et l'augmentation de certains cancers dans les années 90".

Outre les cancers du sein chez la femme et du foie chez les deux sexes, l'étude met en évidence un risque accru pour deux autres formes de cancers, les lymphomes malins non hodgkiniens (jusqu'à +8,4%) et les sarcomes des tissus mous (de +9 à +13%).

Pour l'INVS, qui se refuse "au stade actuel à émettre des recommandations", il n'y "a pas de transposition possible à la situation actuelle" où les incinérateurs sont "moins polluants et mieux contrôlés". De nouvelles normes européennes imposent depuis fin 2005 un maximum de 0,1 nanogramme de dioxine par m3 (1 ng = un milliardième de gramme).

Les écologistes du Centre national d'information indépendante sur les déchets (CNIID) ont aussitôt réclamé "un moratoire sur l'incinération en France et la suspension" de tout nouveau projet en cours.

L'INVS présentait parallèlement une autre étude, concernant "l'imprégnation" de l'organisme par les dioxines issues de la combustion des ordures ménagères.

"Il s'agissait de mesurer l'exposition de l'organisme en mesurant la présence de dioxines dans le sang en picogrammes" (millionièmes de millionièmes de gramme), explique Nadine Fréry, de l'Institut.

Les mesures ont porté sur quelque 1.000 personnes résidant autour de huit incinérateurs répartis de Normandie en Savoie et sur une population témoin vivant à au moins 20 km des sites.

Selon Nadine Fréry, elles n'ont pas révélé de "différences globales" entre les deux catégories, si ce n'est une différence "liée à la consommation de produits d'origine animale à proximité des incinérateurs anciens".

Ainsi, le degré d'imprégnation se situe "dans la moyenne européenne et même légèrement en dessous avec 28 picogrammes, mais atteint 41 picogrammes pour les agriculteurs qui consomment davantage de graisses animales".

Le seuil toxique (dose ingérée), est fixé par l'Organisation mondiale de la santé à 70 picogrammes.

http://fr.news.yahoo.com/30112006/202/incinerateurs-et-cancers-un-risque-supplementaire-significatif.html

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