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J'ai mal à ma Terre
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22 novembre 2006

Premier état national de la qualité de l'air intérieur dans les logements

Pour la première fois en France, une campagne nationale d'évaluation de la qualité de l'air à l'intérieur des logements a été menée par l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur (OQAI). Une trentaine de polluants chimiques, physiques et microbiologiques ont été passés au crible.

La qualité de l'air dans les bâtiments est reconnu comme un enjeu de santé publique car suspectée de jouer un rôle significatif dans l'accroissement de diverses pathologies chroniques et d'allergies respiratoires. Or, nous passons en moyenne 80% de notre temps dans des bâtiments : logements, bureaux, écoles, transports, espaces de loisirs... selon l'OQAI.
A ce titre, l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur a conduit une campagne nationale dans les logements sur la période 2003-2005 : 567 résidences réparties sur 55 départements et 74 communes de la France continentale métropolitaine ont été examinées pendant une semaine, ainsi que les activités de leurs occupants (1612 individus enquêtés).
Cette enquête permet aujourd'hui à dresser un premier état de la qualité de l'air intérieur représentatif de la situation des 24 millions de résidences principales en France métropolitaine continentale.

Le rapport qui est en issu note que "les produits de construction et de décoration, d'ameublement, d'entretien, de bricolage, les équipements de chauffage et de production d'eau chaude, la présence humaine et les activités liées aux besoins essentiels (cuisine, hygiène, lavage) ou autres (tabagisme, utilisation de bougies, d'encens, cosmétiques, présence de plantes et d'animaux domestiques), air extérieur..., sont autant de sources et vecteurs des pollutions observés."
Les polluants étudiés ont été choisis "en fonction de leur impact sur la qualité de l'air ou sur le confort, de leur dangerosité et de leur fréquence d'apparition : monoxyde de carbone, composés organiques volatils, particules, radon, allergènes de chien, de chat, d'acariens, rayonnement gamma, dioxyde de carbone, température, humidité relative, débit d'air... Pour la plupart, ce sont des paramètres différents de ceux retenus habituellement pour caractériser la qualité de l'air extérieur, car ils sont le reflet de la présence de multiples sources de pollution intérieures : matériaux, équipements, mobilier, produits ménagers, activité humaine, environnement extérieur, etc."
Notons que selon l'Académie de médecine, la fumée de tabac constitue "la source la plus dangereuse de pollution de l'air domestique, en raison de sa concentration élevée en produits toxiques mais aussi parce que l'on y est exposé à tout âge et pendant des périodes beaucoup plus longues que celles où l'on subit une pollution atmosphérique extérieure".

Bien que les données collectées soient en partie en cours de validation et d'étude, les premiers résultats sont comparables avec ceux déjà mis en évidence par des études ponctuelles en France et dans des enquêtes internationales de grande envergure.

Les premiers principaux résultats par type de polluants

Composés organiques volatils (COV)
18 composés organiques volatils ont été pistés dans les logements qui présentent, en général, des teneurs plus importantes à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Le plus connu est le formaldéhyde, ou formol lorsqu'il est dissout dans l'eau. Il a de très nombreuses sources d'émissions : la fumée de tabac, les bougies, les bâtonnets d'encens, les cheminées à foyer ouvert ainsi que les cuisinières à gaz, les poêles à pétrole, les produits d'entretien (détergents pour la vaisselle, désinfectants, lingettes) et de traitement (insecticides), les produits d'hygiène corporelle et les cosmétiques (vernis à ongles ou durcisseurs d'ongles)...
Le formaldéhyde est un irritant des yeux, du nez et de la gorge qui a été classé en 2005 par l'OMS comme étant un cancérogène certain pour l'homme du nasopharynx et des fosses nasales.
50 % des logements présentent des concentrations supérieures à 20 µg.m3, 5% d'entre eux enregistrant des concentrations supérieures à près de 50 µg.m3. En l'absence de fixation de valeur guide ou limite, ces seuils ne sont donnés que pour une information statistique. Dans l'air extérieur, le formaldéhyde ne dépasse pas 4 µg.m3 pour 95% des mesures faites dans le cadre de l'enquête OQAI à proximité des logements. La majorité des logements (80%) montrent des concentrations de 5 à 50 fois plus élevées à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Enfin, excepté deux éthers de glycol, tous les composés organiques volatils mesurés sont présents dans 80 à 100% des logements. On observe cependant des niveaux de concentration différents suivant le type de composé organique volatil considéré.

Monoxyde de carbone
Ce gaz est émis par les appareils de chauffage et de production d'eau chaude, le tabagisme et les véhicules à moteur. Ses effets sur la santé sont d'ordre cardiovasculaires et neurologiques.
En grande majorité, les niveaux de monoxyde de carbone sont voisins de zéro dans les différentes pièces des logements. Des valeurs plus élevées sont cependant ponctuellement observées dans les pièces de service (cuisines, salles de bain, WC).

Allergènes de chats, chiens et acariens
Les conséquences sanitaires de la présence de ces allergènes en trop fortes quantités sont respiratoires : allergies et asthmes.
La moitié des logements ont des teneurs en allergènes de chats et de chiens inférieures à la limite de quantification. 5% des logements ont des concentrations supérieures à 2,8 ng/m3 pour les allergènes de chats et supérieures à 1,8 ng/m3 pour les allergènes de chiens.
50% des logements ont des teneurs en allergènes d'acariens dans la poussière supérieures à 1,6 et 2,2 µg/g respectivement pour Derp1 (Dermatophagoïdes farinae) et Derf1 (Dermatophagoïdes pteronyssinus), les 2 allergènes mesurés. Les teneurs dépassent 86,3 µg/g pour Derf1 et 36,5 µg/g pour Derp1 dans 5% des logements.
Le seuil de sensibilisation aux allergènes d'acariens a été fixé à 2 µg par gramme de poussière. Certaines personnes deviennent sensibilisées aux acariens avec une concentration inférieure, mais pour 80% de la population, l'exposition aux allergènes d'acariens ne pose pas de problème.

Paramètres de confort et de confinement
La température ambiante est supérieure à 21°C dans 1 logement français sur 2. 5% des logements présentent une température dans les pièces de sommeil supérieure à 25,5°C.
L'humidité relative est supérieure à 49% dans un logement sur 2 et dépasse 63,1%, dans les pièces de sommeil pour 5% des logements.

Les résultats de cette campagne sont actuellement exploités par les agences sanitaires et seront utilisées par les autorités pour mieux établir les risques sanitaires associés à la pollution de l'air intérieur et définir les éventuelles mesures à prendre pour la protection de la population.

Quelques conseils pour améliorer la qualité de l'air chez soi

  • Ne pas stocker de produits contenant des composés organiques volatils dans le logement
  • choisir des produits (de construction, décoration, aménagement) en fonction de l'usage prévu (par exemple, pas de peinture pour l'extérieur à l'intérieur des habitations)
  • bien lire les étiquettes des produits et respecter les consignes d'utilisation
  • éviter d'utiliser de façon intensive des pesticides, des parfums d'ambiance, des bougies ou de l'encens
  • il est indispensable de renouveler l'air des locaux, en particulier des logements, dans lesquels nous vivons, en fonction de la qualité de l'isolation et des échanges d'air qui existent.

L'aération et la ventilation sont de bons moyens pour limiter la pollution intérieure, mais la mesure la plus efficace reste le contrôle à la source : éviter l'émission de polluants

http://www.notre-planete.info/actualites/actu_1058_etat_national_qualite_air_interieur_logements.php?PHPSESSID=3e41dfc8b51513b785c5f71454197974

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