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J'ai mal à ma Terre
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5 octobre 2006

Halte aux filets !

Dérivants, maillants, pélagiques... si les professionnels de la mer savent quelles sont les différences de chacune de ces méthodes de pèche, il n'en va pas toujours de tout en chacun.

Voici donc quelques explications trouvées au hasard de mes pérégrinations:

Les filets (maillants) dérivants:

Les filets dérivants sont des filets maintenus à la surface de l'eau ou juste en dessous par des flotteurs. Leur hauteur varie selon le type de pêche, sachant que, dans le cas des grands filets, elle est généralement comprise entre 20 et 30 mètres. La partie inférieure des filets est généralement alourdie et la tension ainsi créée entre les flotteurs et la base tient le filet en position verticale sous l'eau. Ils sont généralement posés le soir et ciblent les espèces pélagiques (poissons se déplaçant près de la surface) telles que les sardines, le hareng, le thon germon, l'espadon et le saumon.

Officiellement, l'Union Européenne a interdit les filets dérivants géants le 1er janvier 2002. Néanmoins, bien que limité à 2,5 kilomètres de longueur par la législation européenne, les dérogations nationales des différents Etats concernés et les pêcheurs de thons ont mis à mal une mesure qui reste sur le terrain très théorique. Ainsi, les thoniers accrochent une extrémité du filet à leur bateau, qu'ils laissent dériver, pour que le filet ne soit plus dérivant… Comme cela ne suffit pas, le gouvernement français a autorisé, en 2004, 100 thoniers à utiliser chacun 9 kilomètres de filets maillants dérivants, de juin à octobre, dans le Sanctuaire de la Mer des Ligures, théoriquement voué à la protection des cétacés.

filets_derivants

http://www.echo-nature.com/inf/actu.cgi?id=2021



La composition d'un filet:

Les filets dérivants sont généralement exploités de nuit quand les mailles sont moins visibles par le poisson. Le type de matériau utilisé pour fabriquer les filets est donc très important. Ces dernières années, le nylon monofilament a été très largement utilisé, principalement parce qu'il est plus difficile à distinguer et donc plus efficace pour la pêche.

L'usage des fils multifilaments est également très répandu dans plusieurs pêcheries aux filets dérivants. Ces fils ont l'avantage d'être moins rigides que le monofilament, de sorte qu'une fois pris, le poisson ne peut pratiquement plus s'échapper. Ils sont également moins volumineux et plus faciles à manipuler. Pour remédier à leur plus grande visibilité sous-marine, les multifilaments sont colorés en fonction de l'environnement dans lequel ils sont utilisés.

Le chalut pélagique  ou chalut boeuf:

C'est un chalut à grande ouverture, une sorte d'entonnoir gigantesque (d'une profondeur de 150 m environ), fait de cordes et de mailles très résistantes et dont l'ouverture est considérable : d'une largeur de 80 m sur une hauteur de 50 à 70 m environ.       

      

Tracté par deux chalutiers ordinaires (les boeufs), sur des distances allant de 10 à 40 km, c'est un piège à la fois immense et mobile, actionné des milliers d'heures par an.

A la différence des anciens chaluts, ces derniers ratissent  différentes profondeurs, n'offrant plus aux poissons et mammifères de zone "protégée".

Dans la partie française du Golfe de Gascogne, cinq états de l'union européenne s'adonnent à ce type de pêche : principalement la France et l'Espagne, sporadiquement l'Irlande, le Royaume Uni et les Pays-Bas. Soit un total d'environ 180 chalutiers pélagiques, constituant une flotte certes relativement peu importante, mais qui, par ses caractéristiques de prélèvement, menace dangereusement la vie marine.

chaluts

http://perso.orange.fr/federation.sepanso/pages/Pelagiques.htm


Conséquences: Le carnage des PRISES ACCESSOIRES "faussement" accidentelles

Est une PRISE ACCESSOIRE, selon l'industrie de la pêche, toute prise non ciblée par la méthode de pèche.

Elle concerne des nombreuses espèces de poissons, mais également des baleines, dauphins, marsouins, phoques, tortues, requins et certains oiseaux comme les albatros.

Estimée à près d'un quart des prises totales des pêcheries, ces PRISES ACCESSOIRES sont rejetées à la mer, mortes et en pure perte.

"On estime qu’à elles seules, les flottes françaises et britanniques de chalutiers-boeuf pélagiques pêchant le bar sont responsables de la mort de plus de 2000 dauphins chaque année dans la Manche. " dit Greenpeace en mars 2005.

A Nairobi, le 23 novembre 2005 - Une nouvelle étude rendue public par les conclusions d’un nouveau rapport produit par la Convention sur les espèces migratrices (CMS) et le Programme des mers régionales du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) révèle que:

- Plus de 70 pour cent des petits cétacés, la famille de mammifères aquatiques à laquelle les dauphins et les marsouins appartiennent, risquent de s’empêtrer dans des filets de pêches.

- La seconde menace la plus importante, qui pèse sur 66 pour cent des 71 espèces étudiées, est la pêche dirigée. Cette forme de pêche consiste à utiliser certains animaux, dont le faux-orque, le globicéphale et le narval, comme nourriture ou comme appât à crabe ou à requin.

 

- Un peu plus de 56 pour cent risquent la malnutrition en conséquence de la surexploitation des océans du monde alors que 13 pour cent risquent d’être abattus par des pêcheurs qui les considèrent une menace aux réserves halieutiques.

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