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J'ai mal à ma Terre
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3 octobre 2006

Nucléaire... Encore et toujours

Essais nucléaires: pas nocifs officiellement, les Polynésiens non convaincus
Par Olivier LUCAZEAU

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PARIS (AFP) - Les conséquences des essais nucléaires français dans le Pacifique continuent d'être débattues, le ministère de la Défense s'attachant à en démontrer l'innocuité, sans convaincre totalement les Polynésiens, "mécontents" des réponses officielles.

Venu à Papeete rendre compte d'une mission sur l'impact des essais nucléaires, le délégué à la sûreté nucléaire du ministère Marcel Jurien de la Gravière ne s'est prononcé que sur les 41 essais aériens effectués entre 1966 et 1974, sur 193 essais nucléaires au total.

Selon ses conclusions, "les retombées" radioactives de ces essais ont certes concerné "l'ensemble de la Polynésie française", mais "à des niveaux le plus souvent très limités".
"La quasi totalité des Polynésiens n'ont pas reçu de doses efficaces supérieures à 5 millisievert (mSv) et de doses à la thyroïde supérieure à 50 mSv", affirme le rapport du délégué à la sûreté nucléaire, reçu par l'AFP mardi.

Un rapport qui précise qu'aucune mise à l'abri des populations n'est recommandée en dessous d'une dose efficace de radionucléides de 10 mSv et que la distribution de pastilles d'iode n'est envisagée qu'en dessous d'une dose à la thyroïde de 100 mSv.
Certes, six essais ont eu des retombées "significatives" sur des zones habitées, reconnaît la mission.

Le coupable: les caprices de la météo, en l'occurrence "une évolution des vents provoquant un décalage de la trajectoire du nuage par rapport aux prévisions".
L'essai Aldebaran par exemple, le 2 juillet 1966, avec une bombe de 28 kilotonnes tirée depuis une barge dans le lagon de Mururoa, a eu pour résultat une dose radioactive efficace maximale voisine de 10mSv pour les enfants de 1 à 2 ans dans les îles Gambier.

Mais "durant toute la période des essais, (...), aucune retombée n'aurait atteint un niveau justifiant une mise à l'abri, une évacuation ou une prise d'iode pour les populations", assure le rapport.


Les conclusions de la mission n'ont pas convaincu les neuf membres du Conseil d'orientation pour le suivi des conséquences des essais nucléaires (Coscen) de Polynésie.
S'ils ne contestent pas directement les chiffres, ils se sont dits "déçus" et même "mécontents" des réponses apportées à leurs questions. Et ils ont refusé de participer à la tournée de la mission dans les atolls des Tuamotu et des Gambier.

Les membres du Coscen --trois ministres du gouvernement de Polynésie, trois représentants de l'assemblée du Territoire, trois membres de l'association Moruroa e Tatou (les amis de Mururoa)-- n'ont ainsi toujours pas obtenu la liste de tous les employés ayant travaillé sur les sites des essais (Mururoa et Fangataufa).
Raison avancée par M. Jurien de la Gravière: cette liste de 120.000 noms ne peut être délivrée sans l'accord de la CNIL (Commission nationale informatique et libertés).

De même, le Coscen veut les chiffres détaillés des retombées des 41 essais. Mais les précisions données par la mission ne concernent que les 6 considérés comme les plus polluants, dont Encelade, le 12 juin 1971, avec une bombe sous ballon de 440 kilotonnes.
Le délégué à la sûreté nucléaire a cependant accepté la demande du Coscen de nommer deux experts polynésiens à la surveillance des anciens sites d'expérimentation. Ceux-ci, une fois désignés, pourraient participer aux campagnes de surveillance dès l'année 2007.

http://fr.news.yahoo.com/03102006/202/essais-nucleaires-pas-nocifs-officiellement-les-polynesiens-non-convaincus.html

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